La dépression et le covid n’aide pas lorsqu’il faut reconstruire sa vie.

 

   A Lyon, suite à des expériences diverses, j’ai sombré dans une profonde dépression. Mon esprit était sans cesse parasité par des pensées suicidaires et je n’avais plus la force de lutter contre. Je suis alors rentré sur mon île natale pour retrouver ce cocon familial qui me manquait tant. 


   Pourtant le retour a été très compliqué. La dépression et le covid n’aide pas lorsqu’il faut reconstruire sa vie, toute démarche entamée prenait un temps infini (avoir le RSA, chercher un travail, avoir un RDV avec un psy pas cher parce que t’a pas de ressource etc.) et demandait sans cesse des relances qui demeuraient sans succès. Cela a pompé toute mon énergie déjà très limitée, et je n’arrivais pas à reprendre contact avec mes proches. Je suis alors resté deux mois enfermé prétextant le covid pour rester seul. 


   Mon état s’aggravait, je souffrais de plus en plus d’incapacité. Je n’arrivais plus à me nourrir, à me doucher, à prendre soin de moi. Je me sentais devenir une épave, ce qui ne m’encourageait pas à aller vers l’extérieur ou à rencontrer d’autres personnes. La solitude et la dépression s’auto-nourrissaient. Je m’en suis sorti grâce une pratique intense de la capoeira, chaque matin et soir avec quelques potes suffisamment ouverts pour m’accepter. Au même moment, les démarches entreprises ont commencé à porter leurs fruits. J’ai enfin des ressources financières, pas encore de boulot mais je serais suivi par un psy pour travailler sur mon état dépressif. Je suis peu entouré mais déjà moins seul.


Baklajean, Réunionnais, 30 ans