Je suis la seule à être moi.

 

Je ne suis jamais seule. J’en ai toujours été convaincue. Par contre, j’ai tout le temps eu le sentiment d’être La seule. La seule à être grosse, à sentir mauvais, à être moche, à ne pas comprendre,…

Puis la seule à ne pas me maquiller, à croire en Dieu, à avoir du mal à marcher, à mettre des jupes longues, à vivre pieds nus, à ne pas être attirée par les garçons,..

Et j’ai continué à me différencier, consciemment et inconsciemment : à voyager, à mettre des vêtements hyper colorés, à avoir des crises de paralysie, à ne pas avoir de chez-moi, à être en hôpital psychiatrique, à dormir par terre,…


Je suis la seule à être moi, mais pas la seule à m’être sentie seule, moquée, trahie, humiliée, rejetée,… Je suis comprise.

Priscille, 27 ans, vit à Lyon